L'édito de Pascal Boniface

« Guide pratique de formation par la simulation » – 3 questions à Louis Bernard

Édito
27 janvier 2015
Le point de vue de Pascal Boniface
J’ai rédigé avec plaisir la préface du livre « Guide pratique de formation par la simulation » (VA Press) de Louis Bernard, contribuant pour la plus grande satisfaction des étudiants aux formations d’IRIS SUP’. Voici 3 questions à son propos.

La simulation est-elle l’avenir de la pédagogie ?
Aujourd’hui, il n’est plus concevable de se restreindre à un enseignement uniquement « descendant », ou un sachant déclame son savoir à des apprenants silencieux, comme un prophète du haut de sa montagne. La clé de l’apprentissage, c’est au contraire l’implication, l’échange.
Et ça marche ! Régulièrement, des participants à des simulations, qu’ils soient étudiants ou professionnels, nous disent des mois, voire des années après l’événement combien il leur a apporté. Si on pouvait dire ça de toutes les formes de pédagogie…

Quelles sont les qualités d’un animateur de simulation ?
Le premier et principal travail de l’animateur se fait en réalité avant la simulation, lors de sa fabrication, de sa préparation. C’est un travail assez long, qui demande de prendre en compte plusieurs points de vue contradictoires, et surtout d’imaginer plusieurs développements scénaristiques possibles au même événement déclencheur. Durant la simulation elle-même, il s’agit surtout d’observer attentivement tous les participants. L’animateur doit s’astreindre à un retrait absolu, un silence de tous les instants, car n’importe quel signe de sa part serait « normatif », montrerait aux participants qu’ils sont, par exemple, en train de faire une erreur. C’est plus facile à dire qu’à faire ! En effet, combien de pédagogues savent s’empêcher de corriger une erreur au moment même où elle se produit ? L’idée, dans la simulation, est bien de laisser les participants commettre des erreurs, tâtonner, trouver eux-mêmes les actions correctives. Ce n’est qu’une fois la simulation achevée, lors de la relecture, appelée aussi débriefing, que le formateur pourra apporter des éléments formatifs.

Quels sont les facteurs de réussite d’un bon exercice de simulation ?
J’en vois quelques-uns, plus ou moins importants selon les cas, les groupes, la personnalité des participants.
Il faut d’abord être absolument clair dans ses objectifs pédagogiques : une simulation sert à former les participants à un ensemble de choses, il faut lui donner un but précis. Il n’existe pas de simulation « fourre-tout » qui répondrait à n’importe quel objectif.
Ensuite, et surtout, il faut laisser les participants se l’approprier ! On crée un cadre, on favorise au maximum les interactions, et on laisse les participants prendre les commandes ! C’est cette implication dans l’exercice qui est le gage de sa réussite, c’est à dire, au-delà de passer un bon moment en formation, de s’assurer de la rétention durable des savoirs, savoir-faire et savoir-être.
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