L'édito de Pascal Boniface

Jo Querry, Sofitel, DSK, le complot

Édito
28 novembre 2011
Le point de vue de Pascal Boniface

Après la publication d’un article dans le magasine New-York review of books, René-Georges Querry se retrouve au centre d’une polémique, en tant que directeur de la sécurité du groupe Accor. Y a-t-il eu un complot contre DSK dont lui-même et le groupe Accor auraient été complices ?
Je ne peux rien dire sur l’affaire du Blackberry perdu de DSK au Sofitel.

Ce que je sais c’est que j’étais avec René-Georges Querry le 14 mai au soir dans la loge de la Fédération Française de Football, pour la finale de la coupe de France Lille PSG. Je le connais depuis plus de 20 ans. Je connais son intégrité, sa carrière de grand flic parle pour lui. Il a par ailleurs été responsable de la sécurité lors de la Coupe du monde en 1998. Il est comme moi un amoureux du ballon. C’est un ami et nous nous retrouvons à chaque match de l’équipe de France ou aux finales de la Coupe de France dans la loge de la FFF.

Nous nous sommes donc retrouvés le 14 mai 2011. Afin de ne pas être pris dans les embouteillages monstrueux à l’issue du coup de sifflet final, nous avons l’habitude de nous retrouver et de rester après le match autour d’un verre pour parler du match, de la vie, de nos enfants et plaisanter. Difficile de ne pas rire avec Jo.

Ce 14 mai nous avons quitté le Stade de France 45 minutes après la remise de la coupe au capitaine de Lille. Il y avait dans la loge Martine Aubry, maire de Lille, Nicolas Sarkozy président de la république. À aucun moment Jo Querry n’est allé leur parler. Nous sommes repartis et manifestement, il n’était pas au courant de ce qui venait de se passer au Sofitel de New York. J’ai eu, comme tous les Français, un effet de sidération quand j’ai appris la nouvelle au réveil le dimanche matin. Jo n’était en rien informé pendant le match. Si cela avait été le cas il aurait bien sûr été en glisser un mot discrètement à la première secrétaire du PS ou au président de la république, tous deux concernés au premier chef par cette nouvelle extraordinaire. Je connaissais ses liens d’amitié avec Ange Mancini, il ne me paraît pas anormal que le directeur de la sécurité du groupe Accor prévienne l’Élysée d’une nouvelle aussi importante. En tous les cas, ce dont je peux témoigner personnellement, c’est que lorsque nous avons quitté le Stade de France tous les deux conjointement, à aucun moment il ne m’a donné l’impression d’être informé d’un événement qui aurait autant d’impact politique.

Que les théories du complot fleurissent n’a rien d’étonnant face à une affaire qui a pris de telles proportions. Y mêler René-Georges Querry me paraît surréaliste et contraire à ce que j’ai pu observer de son comportement le 14 mai au soir, au moment même où l’évènement avait lieu à New-York.
 


 

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