L'édito de Pascal Boniface

PSG au Trocadéro : les casseurs ne doivent pas être qualifiés de supporters

Édito
15 mai 2013
Le point de vue de Pascal Boniface
La presse est unanime : la fête été gâchée. La célébration d’un titre de champion de France, attendu depuis 19 ans, aurait pu se faire de façon festive et bon enfant sur la place du Trocadéro, sur fond d’images de la tour Eiffel (celle-là même qui orne le maillot du club), envoyant un message fort : ancrage parisien, portée mondiale.
 Hélas des violences se sont produites, la balade sur la péniche a été annulée, et l’image du club mais aussi du football est de nouveaux mise en cause. Il ne s’agit pas de nier les violences qui ont eu lieu, même si on peut remarquer qu’elles ont été médiatiquement montées en épingle. Il s’agit de les mettre en perspective et de distinguer information et amalgame.
 
La guerre des tribunes
 Tout d’abord, il convient de ne pas qualifier de "supporters" les casseurs qui se sont défoulés ce lundi 13 mai. Ils ne supportent pas le club, mais au contraire cherchent sciemment à lui nuire. On peut même dire qu’ils ont adopté à son égard un comportement haineux.
 Qui sont-ils ? Il y a probablement les groupes violents qui ont été exclus depuis le plan Robin Leproux de 2010. Le club était en pleine crise, les affrontements avaient déjà fait deux morts, les bagarres étaient récurrentes, ainsi d’ailleurs que les ratonnades à la sortie du stade.
 La tribune Boulogne était infiltrée par l’extrême droite, à tel point que le club ne mettait plus de ramasseur de balles noir ou arabe de ce côté, parce qu’ils se faisaient insulter, cracher dessus et prendre à partie. De même il n’était pas conseillé aux spectateurs basanés de se glisser dans cette tribune.
 La tribune Auteuil se voulait une réponse multiculturelle, mais une partie de ses membres a imité les méthodes violentes de l’autre tribune. On a vu le spectacle surréaliste des supposés supporters du club qui se battaient entre eux. Sans le plan Robin Leproux, le PSG aurait certainement disparu. Les sanctions se seraient accumulées, le stade aurait été déserté.
 
Sans le plan Robin Leproux, le PSG n’aurait pas intéressé le Qatar
 Ces spectateurs violents se sont révoltés contre ce plan impliquant un placement aléatoire et ils ont décidé de ne plus venir au stade. Ils s’y sont infiltrés quelquefois de façon groupée pour insulter Robin Leproux. Ce dernier a tenu bon. Il a de nouveaux été possible de venir au Parc des Princes en famille sans s’inquiéter des débordements.
 Sans ce plan, le Paris-Saint-Germain n’aurait pas été assez attractif pour que le Qatar l’achète et y injecte des moyens qui lui ont permis d’avoir ce titre de champion de France et un beau parcours en Champion’s League.
 Ce sont justement ces succès qui ont été acquis sans eux, voir contre eux, qui rendent furieux les casseurs qui se sont déchaînés lundi. Le club s’est développé sans eux, ils en sont parvenus à se positionner contre lui.
 

Des casseurs opportunistes


 À ces anciens supporters devenus ennemis du club, il faut ajouter les casseurs opportunistes qui profitent de toute occasion. Et qui se mêlent à tout rassemblement pour exercer des violences qu’il s’agisse d’une manifestation étudiante ou des festivités du jour de l’An.

À tous ceux qui se sont empressés de faire l’amalgame classique "football = violence", on peut répondre que ces violences ont été le fait de personnes devenues ennemies du PSG, et d’autres qui n’ont rien à voir avec le football, mais qui s’unissent à tous rassemblement parisien pour venir semer le trouble.


Mais bien sûr pour ceux qui n’aiment pas Paris, ceux qui n’aiment pas le foot et ceux qui n’aiment pas les Arabes, les événements de lundi, surmédiatisés sont du pain béni.
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