L'édito de Pascal Boniface

Laurent Blanc nommé entraîneur du PSG : un signe à destination du public français

Édito
24 juin 2013
Le point de vue de Pascal Boniface
L’annonce de la nomination de Laurent Blanc comme entraîneur du Paris-Saint-Germain a lieu le jour même où François Hollande s’envole pour une visite officielle au Qatar. Mais si sport et diplomatie ont des liens étroits, il n’y a pas lieu de faire un rapprochement entre ces deux informations.
 
Si une date compte pour les dirigeants du Paris-Saint-Germain, c’est celle du 1er juillet, date de la reprise de l’entraînement . Lorsque l’on veut donner une image de professionnalisme et de sérieux, il aurait été curieux de démarrer la saison sans entraîneur.
 
Le choix de Laurent Blanc est malgré tout un signe à destination du public français. C’est une façon pour les Qataris de montrer qu’ils veulent lier internationalisation du club et le respect de son identité nationale. Être performant au niveau mondial sans oublier ses racines.
 
La popularité des bleus de 98

 
Laurent Blanc n’était pas le premier choix des dirigeant Qataris. Mais il était dans les premiers choix, dans une short liste de quelques noms. Et sa nationalité n est pas indifférente. Elle vient compenser un CV d’entraîneur moins fourni que les autres noms cités. Il a une image de fair-play, d’élégance et également de performance et de compétiteur.
 

Son parcours avec les bleus en 98 l’illustre bien : c’est lui qui qualifie la France pour les quarts de finale avec son but en or contre le Paraguay, avant d’être injustement expulsé en demi-finale sur une simulation du Croate Bilic. La frustration de n’avoir pas joué la finale le poussera à prolonger sa carrière pour le plus grand bonheur de l’équipe de France et de participer à la victoire dans l’euro 2000. Il a dans le public français une cote d’amour très forte, liée à l’image de cette génération bénie des bleus.


Son palmarès parle pour lui

 
Il a joué dans les quatre championnats majeurs européens : France, Italie, Espagne, Angleterre. Alex Ferguson qui l’a dirigé à Manchester a toujours dit de lui qu’il serait un très grand entraîneur. Champion de France avec Bordeaux, il a connu un beau parcours avec l’équipe de France qu’il a su reconstruire après la calamiteuse épopée sud-africaine. Qualification pour l’euro, éliminé en quart de finale par l’Espagne future champion avec une longue série de matchs sans défaite, c’est plus qu’honorable.
 
Certains se demandent s’il aura la capacité de gérer les egos encombrants des joueurs du Paris-Saint-Germain. Si la question consiste à savoir s’il n’y aura aucun joueur qui, au cours de la saison, ne s’épanchera pas dans la presse pour raconter son vague à l’âme, la réponse bien sûre non : cela arrive partout dans tous les clubs, quelque soit l’entraîneur. Si la question est de savoir s’il saura fédérer les énergies et obtenir le meilleur de chacun, la réponse est oui. Son palmarès sa personnalité parlent pour lui.
 
Un président qatari, un manager brésilien, un entraîneur français : le Paris-Saint-Germain s’offre un trio alliant vitrine internationale et ancrage national. Cette image du football mondialisé où la recherche de la performance pousse à l’ouverture des frontières tout en préservant néanmoins l’histoire et l’identité. Avec Laurent Blanc à la tête de l’équipe, le Paris-Saint-Germain peut espérer tenir les deux bouts de la chaîne.
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