L'édito de Pascal Boniface

La France candidate aux Jeux olympiques de 2024 ? Encore faut-il que Paris se mobilise !

Édito
11 septembre 2014
Le point de vue de Pascal Boniface
La France va-t-elle lancer une candidature pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024 ? Après plusieurs échecs successifs, est-il opportun de prendre de nouveau le risque d’un tel projet ? Cela ne représente-t-il pas un coût trop élevé dans la période actuelle de restrictions budgétaires ?

Les réticences d’Anne Hidalgo

Certains estiment que candidater pour l’exposition universelle de 2025 serait plus judicieux. Le budget serait certes moins important. Mais en termes de rayonnement l’impact interne et international serait sans commune mesure avec les JO. Ceux qui soutiennent le projet de l’Exposition universelle, au-delà des aspects budgétaires cachent mal une réticence traditionnelle d’une partie des élites françaises à l’égard du sport et des événements sportifs populaires.

Anne Hidalgo, maire de Paris, ne semble pas montrer un appétit débordant pour des JO.

Si la ville de Paris ne se mobilise pas, la candidature n’aurait pas de sens. Mais cela voudrait dire que la capitale aurait eu un rôle de frein et non de moteur pour un projet d’envergure nationale. Cela traduirait le manque d’ambition de Paris, plus préoccupée à protéger sa tranquillité qu’à rayonner pour elle-même et la France.

Les Jeux ne sont pas forcément dispendieux. Il faut réfléchir à des investissements pérennes comme Londres a su le faire. C’est une formidable vitrine pour la ville et le pays.

Le mouvement sportif français est puissant

Quels seraient les bons arguments pour que Paris puisse être choisie ? Dans le débat interne, afin de lever les réticences, il est nécessaire de créer une mobilisation populaire.

Une candidature olympique ne se décrète pas par le haut. Si les Français dans leur majorité n’éprouvent pas une envie réelle d’être le pays hôte, cela n’aurait pas de sens de déposer une candidature. Mais avec 17 millions de licenciés prêts à se mobiliser, le mouvement sportif français, est puissant et implanté profondément dans notre société.

Il faut y ajouter la force d’attraction des enseignants d’éducation physique et sportive, des éducateurs, la mobilisation est possible, sans oublier les dizaines de milliers de bénévoles qui encadrent les activités sportives.

Il faut réellement être un pays hôte, être prêt à accueillir le monde ce qui est en logique avec l’accent mis sur le développement du tourisme donné par Laurent Fabius. [et aussi les citoyens français, conscients des retours positifs d’un tel projet.

La France en pointe dans la lutte contre le dopage
 
Paris a été battu à Moscou en 2001 pour l’organisation des jeux de 2008 en partie parce que la France était trop en pointe dans la lutte contre le dopage et que le président de l’époque de l’Union cycliste internationale en prenait ombrage.

Les temps ont changé.

Ce qui fut un handicap en 2001 est un atout aujourd’hui. La France doit mettre en avant ses efforts pour le respect de l’intégrité du sport qu’il s’agisse de la lutte contre le dopage ou de la lutte contre les paris truqués.

La France est en pointe dans ces combats il faut en faire un atout dans la candidature. Pourquoi d’ailleurs ne pas organiser les assises de l’intégrité dans le sport. Abordant à la fois de gouvernance de paris truqués de dopage de régulation financière et de solidarité entre monde professionnel et monde amateur, où la France est également l’avance.

Il faut également jouer sur le réseau francophone.

L’accent doit être mis sur les Jeux paralympiques

Il faut surtout mettre l’accent sur les Jeux paralympiques. Ils doivent faire partie intégrante du dossier de candidature à égalité avec les Jeux olympiques, il faut faire un ticket, voire pourquoi pas de proposer d’organiser les Jeux paralympiques avant et non après les Jeux olympiques pour leur donner une meilleure visibilité et qu’ils n’apparaissent plus comme une fin de programme.

Les athlètes handicapés sont des héros mais plus encore des motifs d’espoir pour tous ceux qui ont à la naissance ou de façon accidentelle un handicap.

La candidature de Paris 2024 peut être un formidable moment de mobilisation populaire, propre à redonner le moral, lui redonner vigueur et énergie.

Pour un pays dont le principal handicap est le pessimisme, c’est un enjeu essentiel.
Tous les éditos