La Tentation de l’Orient

Septentrion


Depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, les États-Unis se sont lancés dans une vaste redéfinition de leur politique en Asie-Pacifique. L’objectif est double : apporter des réponses aux défis contemporains et maintenir une importante présence dans une région aux enjeux multiples pourtant délaissée ces dernières années. Cette nouvelle politique américaine est justifiée par la montée en puissance de la Chine, mais aussi par l’importance que représentent, sur les questions économiques autant que stratégiques, des alliés de Washington comme le Japon, la Corée du Sud ou Taiwan. Parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, les États-Unis cèdent à une véritable tentation de l’Orient.
Ce redéploiement de la politique étrangère américaine vers l’Asie pourrait marquer la plus grande transformation depuis la fin de la guerre froide et symbolise la montée en puissance de cette région qui s’impose désormais comme un pôle dominant.
La politique asiatique de l’administration Obama se heurte cependant à plusieurs problèmes : compétition avec la Chine, mouvements d’hostilité de plus en plus nets chez ses alliés ou encore crise nucléaire nord-coréenne. Entre volonté et réalité, il y a ainsi souvent un décalage qui dépend en grande partie du bon vouloir des puissances régionales, la Chine en tête. Si les États-Unis aspirent à rester une puissance asiatique, il n’est pas certain que ce souhait sera exhaussé.

Barthélémy Courmont est professeur invité à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire par intérim de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques. Chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et au Centre d’études transatlantiques (CET), rédacteur en chef de la revue Monde chinois, il a vécu plusieurs années à Taiwan et axe ses recherches sur les évolutions politiques et stratégiques en Asie orientale. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages.

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