Pourquoi Hiroshima ? La décision d’utiliser la bombe atomique

L'Harmattan

462 pages


2007

Le 6 août 1945, pour la première fois de l’histoire, une bombe atomique tombait sur la ville japonaise d’Hiroshima. Cet événement fut suivi de la destruction, trois jours plus tard, de Nagasaki. L’ holocauste nucléaire « , comme il fut rapidement appelé, marqua les esprits, de par le caractère extrêmement destructeur de la nouvelle arme, mais surtout de par la découverte d’un mal se propageant longtemps après l’explosion : les radiations. La bombe atomique dépassait de loin tous les engins de mort ayant existé et méritait le terrible qualificatif d’arme suprême. Les effets politiques furent également considérables. Au-delà de la capitulation du Japon et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations internationales entrèrent avec Hiroshima dans une nouvelle ère, placée sous le signe de la dissuasion nucléaire et de la possibilité offerte à l’Homme d’assurer sa propre destruction. Cette ère fut celle de l’affrontement Est/Ouest, dont la bombe atomique fut l’un des éléments centraux. Les historiens s’accordent aujourd’hui pour considérer que l’utilisation de la bombe atomique n’était pas, comme cela fut pourtant souvent annoncé, nécessaire à la capitulation de Tokyo. Dans ces conditions, pourquoi Harry Truman a-t-il décidé d’utiliser la bombe? Si la démonstration de force contre Moscou semble être un élément essentiel, elle ne permet pas à elle seule de comprendre le choix de Washington. Les raisons sont multiples : elles allient des considérations de politique interne et la volonté de s’imposer sur la scène internationale, rendant la décision presque incontournable et pourtant si contestée encore aujourd’hui. Ce sont ces raisons qui sont ici développées avec, en toile de fond, une réflexion sur le processus décisionnel de la première puissance mondiale et, à des milliers de kilomètres de Washington, ses effets.

Barthélémy COURMONT est Docteur en sciences politiques, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), où il travaille sur la politique étrangère des États-Unis, les questions nucléaires et les nouvelles menaces. Il est aussi chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques.« 

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