Enjeux de société
Novembre 2015
Paradoxes latino-américains / Entretien avec Alain Rouquié

RIS 100 - Hiver 2015

Pascal Boniface – L’Amérique latine vous apparaît-elle comme un continent d’avenir dans un monde globalisé ? Alain Rouquié – Il s’agit clairement d’un continent d’avenir, et je n’ajouterai pas « et qui le restera », car je crois que l’Amérique latine dans sa diversité est particulièrement adaptée à un monde globalisé. En effet, l’Amérique latine depuis son insertion dans l’économie mondiale a toujours vécu dans la globalisation. Elle a pris en quelque sorte son envol lors de la première mondialisation, à la fin du XIXe siècle, qui lui était très favorable. Le continent fournissait des matières premières et achetait des produits industriels, essentiellement à la Grande-Bretagne d’abord, puis aux États-Unis. Sur la base des « avantages comparatifs », ces échanges entre économies complémentaires semblaient équilibrés et donc satisfaisants. Dans la mondialisation actuelle, qui est un peu la concurrence de tous contre tous,
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