Japon : la voie incertaine vers la puissance militaire

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  • Marianne Peron-Doise

    Marianne Peron-Doise

    Directrice de recherche à l’IRIS, co-responsable du programme Asie-Pacifique, directrice de l’Observatoire géopolitique de l’Indo-Pacifique

Si depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’alliance avec les États-Unis [1] demeure la pierre angulaire de la sécurité du Japon, selon les termes du traité signé entre les deux pays, un certain pragmatisme avait dès les années 1970 incité Tokyo à accroître progressivement le rôle et les moyens de ses Forces d’autodéfense (FAD, Jieitai). Ce réalisme, fortement teinté de nationalisme, véhiculé par un parti gouvernemental tout-puissant, le Parti libéral-démocrate (PLD), a longtemps été dénoncé comme une « remilitarisation » rampante par la Chine et les deux Corée, mais aussi au Japon [2]. L’attachement profond d’une partie de la population et de la classe politique japonaises à l’idéal pacifiste et son antimilitarisme répondaient assez paradoxalement à l’instrumentalisation des questions mémorielles et la tendance des diplomaties chinoise et sud-coréenne à renvoyer Tokyo à son passé impérialiste. La thématique d

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