Enjeux de société
Novembre 2015
Des Afriques contrastées / Entretien avec Philippe Hugon

RIS 100 - Hiver 2015

Pascal Boniface – Cinquante-cinq ans après, peut-on dire que le diagnostic de René Dumont, L’Afrique noire est mal partie [1], est définitivement démenti ? Philippe Hugon – L’ouvrage de René Dumont a été important. Soutenant les indépendances africaines, il s’opposait aux travaux dépendantistes ou à l’afrocentrisme considérant que les maux de l’Afrique venaient de l’extérieur, depuis la traite esclavagiste ou la colonisation. À l’inverse, il a mis l’accent sur certaines défaillances et vulnérabilités de l’Afrique elle-même. Ingénieur agronome et homme de terrain, R. Dumont a notamment, avec justesse, souligné l’importance de l’agriculture et des questions environnementales, le rôle des « fonctionnaires-ponctionnaires » et certaines dérives des hommes politiques. Il a toutefois mésestimé certaines mutations et l’immensité des défis des Afriques plurielles, notamment l’urbanisation, la construction de l’État
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