Notes / Observatoire Genre, climat et environnement
10 février 2025
L’égalité homme/femme dans les négociations internationales sur le climat

Dans son 6e rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) alerte la communauté internationale sur le caractère de plus en plus inaccessible d’un maintien sous le seuil d’augmentation de température de 1,5°C depuis la période préindustrielle d’ici la fin du siècle (GIEC, 2022). Ce seuil, adopté lors des Accords de Paris (2015), a été dépassé pour la première fois en 2024. Phénomènes météorologiques extrêmes, raréfaction des ressources, paupérisation des populations, hausse des conflits et des migrations environnementales… Autant de manifestations d’une insécurité climatique qui déstabilise l’ensemble des pays de la communauté internationale, principalement les pays à faibles et moyens revenus, non seulement plus vulnérables, mais aussi plus exposés aux aléas climatiques.
Dans ce contexte, des chercheurs, des chercheuses, des acteurs et des actrices mettent en évidence les nombreuses intersections entre les questions climatiques et les questions de l’égalité entre les femmes et les hommes. Les changements climatiques affectent de manière disproportionnée les femmes dans toutes leurs diversités. Le rôle des femmes est essentiel dans les mouvements pour le climat et pour la biodiversité. L’importance de la juste intégration des femmes dans la gouvernance internationale du climat est déterminante pour aboutir à des mesures d’atténuation et d’adaptation efficace (Women Deliver, 2018 ; UNFCCC, 2023).
Or, même si l’insécurité climatique est loin d’être non-genrée et même si les populations précédemment citées sont appelées à jouer un rôle structurant dans la lutte contre les changements climatiques, elles demeurent peu visibles, et peu intégrées aux discussions internationales sur le sujet.
Dans cette perspective, cette note met en évidence les changements climatiques en tant que facteur exacerbateur de la vulnérabilité des femmes (I), avant de dresser un état des lieux de l’intégration de ces enjeux au sein des négociations et des programmes portant sur le climat (II), pour, enfin, proposer des recommandations opérationnelles (III).