Climat, énergie et alimentation : 2022, une année révélatrice de la vulnérabilité des territoires et des systèmes

L’année 2022 se distingue par une succession de chocs géopolitiques et sociaux. Cependant, il faut, pour analyser la complexité de ce qui s’est joué l’année passée, intégrer à son périmètre d’étude le rôle de l’environnement naturel, de la géographie ainsi que des ressources (stocks et flux). Le Programme Climat, énergie et sécurité de l’IRIS propose, à travers l’analyse de quelques-uns de ses chercheurs, une rétrospective succincte de 2022 centrée sur le climat, l’énergie et l’alimentation. Ces trois domaines dépendent tout autant des ressources naturelles et de l’équilibre des systèmes que de ce que les sociétés humaines en font. Ils ont tous trois été au coeur de prises de conscience durant l’année passée, prises de conscience parfois accompagnées d’un « ré-ancrage » brutal dans un monde limité, que l’hubris humaine préfère ne pas voir.

Structurer notre analyse autour de ces trois grands domaines, sous leur angle géopolitique, permet de mettre en lumière la vulnérabilité des territoires et des systèmes. 2020 provoqua une prise de conscience des vulnérabilités associées à la sphère sanitaire. On aurait pu croire que les catastrophes climatiques de 2022, venant s’ajouter à celles de la dernière décennie, seraient l’élément déclencheur d’un changement notable dans les négociations climatiques. Pourtant, malgré une sècheresse majeure sur le continent européen, malgré des inondations meurtrières au Pakistan et la vague de froid historique en Amérique du Nord, l’année 2022 ne sera pas marquée par des politiques publiques et des accords internationaux véritablement ambitieux autour de la question du climat. Quels furent les marqueurs de 2022 ? Quelles réponses aux enjeux cités précédemment et comment comprendre certaines mobilisations face aux inactions d’autres acteurs ? …