ANALYSES

Quelles peuvent être les conséquences de l’embargo annoncé par l’UE sur le pétrole iranien? Quid de Téhéran ?

Interview
5 janvier 2012
L’Union européenne s’est accordée pour imposer un embargo sur les exportations pétrolières de l’Iran mais d’autres pays, notamment la Chine, l’Inde et éventuellement la Corée du Sud n’ont aucune intention d’y adhérer. Cela signifie que même si l’Iran exporte à peu près 18% de son pétrole vers l’Union européenne, il trouvera sans aucun doute d’autres clients. Peut-être proposera-t-il des rabais, mais il est évident que puisque ces pays sont en pleine expansion économique, et ont donc besoin d’énergie, ils n’adhèreront pas à cet embargo. Or, pour qu’il soit efficace, il faudrait qu’il soit respecté par tous.

D’autre part, cet embargo et les tensions entre l’Iran et les pays occidentaux peuvent conduire à des hausses de prix sur le marché pétrolier (il suffit de se rappeler des menaces iraniennes de fermer le détroit d’Ormuz) qui compenserait les volumes perdus. L’effet de l’embargo de l’Union européenne est donc extrêmement incertain sur les exportations pétrolières de l’Iran.

Si cette décision a été prise pour contribuer à régler le problème du nucléaire iranien, alors il s’agit là d’une lourde faute, car il y a fort à parier que l’Iran, outragé par ces nouvelles sanctions qui touchent le cœur de son économie, n’aura aucune volonté d’entamer de nouvelles négociations.