Les cinémas chinois : une pluralité singulière

  • Nathalie Bittinger

    Nathalie Bittinger

    Maître de conférences en études cinématographiques à l’université de Strasbourg

EMMANUEL LINCOT : Votre dictionnaire est un jalon pour la compréhension et l’approche à la fois esthétique, sociologique, historique et politique des cinémas du monde chinois. Comment l’avez-vous conçu ?

NATHALIE BITTINGER : Au départ de ce projet, il y a un engouement très fort pour la créativité bouillonnante des cinémas chinois. J’ai moi-même expérimenté maints chocs esthétiques. Leur originalité formelle porte des représentations du monde singulières, tour à tour chaotiques, lyriques ou réalistes. Les œuvres sont extrêmement inventives, entre la mise en scène de l’opéra de Pékin au cœur des arts martiaux chez King Hu, l’imaginaire débridé mâtiné de mythologie chez Tsui Hark ou la poésie contemplative doublée d’une conscience historique chez Hou Hsiao-hsien. Sans parler de la « sixième génération » des cinéastes chinois post-Tian’anmen qui a proposé une contre-histoire de la Chine ou enregistré ses mutations contemporaines…