Notes / Asie-Pacifique
9 décembre 2025
Velléités démocratiques et réalités géopolitiques : quelle sortie de crise après la révolte Gen Z au Népal ?
La crise népalaise, qui a vu l’effondrement de l’ordre politique établi et l’émergence d’un gouvernement intérimaire dirigé par l’ancienne Présidente de la Cour Suprême Sushila Karki, s’inscrit dans un contexte plus large de tensions géopolitiques croissantes, de désillusion sur un processus démocratique inabouti et de revendications identitaires non résolues. Pour comprendre ces événements et leurs implications, il est essentiel d’analyser non seulement les causes immédiates mais aussi les dynamiques structurelles qui sous-tendent les actuelles institutions népalaises, ainsi que les jeux de pouvoir avec les puissants voisins. Le mandat donné au gouvernement intérimaire d’organiser des élections et de poursuivre les auteurs de violences des 8 et 9 septembre est en soit source de tension car la première ministre aura besoin de la coopération de ces mêmes acteurs politiques pour organiser des élections. Au niveau régional, si la Chine privilégie la stabilité chez son voisin du sud, proche géographiquement et culturellement du Tibet, l’Inde du BJP voit dans cette instabilité la possibilité de promouvoir deux volets importants de son agenda: contenir la présence Chinoise, et favoriser le retour de la monarchie hindoue au Népal. Aussi, les ingérences pourraient être importantes dans les mois à venir. Le principal test réside dans le maintien de la paix relative qui est revenue depuis le 10 septembre, et dans l’organisation des élections, prévues pour le mois de mars 2026.