Selon que vous serez puissant ou misérable… La question agricole dans le commerce mondial / Par Jacques Berthelot

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  • Jacques Berthelot

    Jacques Berthelot

    Économiste et maître de conférences retraité de l’ENSAT (École nationale supérieure agronomique de Toulouse), membre du Conseil scientifique d’Attac France et du réseau SOL/Alternatives agro-écologiques et solidaires.

Le libre-échange n’a jamais fonctionné pour les marchés agricoles, car ils ne peuvent s’autoréguler : face à une demande alimentaire stable à court terme, la production agricole fluctue selon les aléas climatiques – qui s’intensifieront avec le changement climatique –, entraînant une variation des prix et des revenus agricoles comme des prix alimentaires. Dans ce contexte, la théorie orthodoxe s’accommodait, au nom de la multifonctionnalité de l’agriculture, de la protection agricole tant qu’elle correspondait aux intérêts occidentaux. Depuis les pharaons égyptiens, toutes les formes d’organisations politiques ont en réalité développé des politiques agricoles pour réguler l’offre à la frontière et promouvoir le stockage. C’est pourquoi, avant la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) a toléré des exceptions agricoles au libre-échange, notamme

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