La finance islamique : un outil géopolitique dans une Russie sous sanctions ?

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  • Camille Boulenguer

    Camille Boulenguer

    Chercheuse à l’IRIS, directrice de l’Observatoire géopolitique du numérique et des technologies émergentes

  • Julia Tomasso

    Julia Tomasso

    Chercheuse à l’IRIS

Depuis le premier choc pétrolier en 1973 puis la crise des subprimes en 2007-2008 [1], la finance islamique [2] connaît une croissance soutenue, de l’ordre de 4 % sur l’année 2023, atteignant 3 380 milliards de dollars selon l’Islamic Financial Service Board [3]. Celle-ci s’inscrit dans une double dynamique : d’une part, la prise de conscience des vulnérabilités systémiques du modèle financier occidental [4] et, en ce sens, la recherche de modes de financement alternatifs ; d’autre part, un contexte post-colonial où la finance est à la fois un outil de souveraineté économique, un « marqueur identitaire » [5] et une réponse à la demande de dispositifs conformes à des principes éthiques islamiques. Elle s’est par ailleurs progressivement implantée dans de nombreux États à majorité non musulmane [6], notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, depuis la fin du XXᵉ siècle, tandis qu’au Maghreb son

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