Entre épuisement et pragmatisme : le Japon, un modèle politique, social et économique fragile

17 min. de lecture

  • Sachiyo Kanzaki

    Sachiyo Kanzaki

    Professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM)

Le Japon, autrefois au sommet de la hiérarchie économique mondiale, est aujourd’hui relégué à une position moins enviable, surpassé par l’Allemagne en 2023 en matière de produit intérieur brut (PIB) nominal. Ce changement, qui aurait été perçu comme un revers majeur il y a quelques décennies, a pourtant été accueilli avec résignation. Si la dépréciation du yen et l’inflation galopante en sont souvent citées comme les justifications économiques, cette réaction soulève une question plus profonde : pourquoi le Japon semble-t-il accepter son déclin aussi passivement ? Force est de constater un contraste évident avec le début des années 2000, au moment où la montée en puissance de la Chine avait sérieusement ébranlé le statut de l’archipel. Aujourd’hui, dans un contexte de vieillissement démographique et de déclin géopolitique, le Japon semble adopter une posture plus stoïque face à ces défis. Cette attitude traduit-elle une

Cet article est réservé aux abonné·e·s

Abonnez-vous à la RIS

CAIRN.info