Du capitalisme de troc aux bourses émergentes : entre réponse aux sanctions et géopolitique parallèle des matières premières

En 2024, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC) [1], les exportations de matières premières [2] représentaient 28 % du commerce mondial en valeur, soit une diminution d’environ 3 % par rapport à 2023. Si le commerce mondial demeure largement structuré autour de monnaies fortes comme le dollar – 50 % de la facturation des exportations mondiales [3] –, de marchés financiers et de bourses internationales, une part non négligeable reste constituée par différentes formes de transactions dites compensées (countertrade). Ce terme générique regroupe de nombreux mécanismes [4] tels que le buyback, le counter purchase, l’offset ou le barter, des dispositifs pour lesquels une partie ou la totalité de la transaction s’effectue sans paiement monétaire direct. Le barter, plus connu sous le nom de troc, permet l’échange de matières premières contre des biens et des services sans avoir recours à une compensation monétaire intégrale. Depuis le