Articuler incertitude scientifique, action politique et points de bascule climatiques : illustration par les milieux marins

Les interrogations sur le basculement, les basculements et les cinétiques associées se heurtent nécessairement à la notion de seuils dont le dépassement entraîne des réactions en chaîne. Pour y répondre, deux possibilités ont déjà été évoquées. D’une part, les limites planétaires, qui définissent le contour d’un « espace de développement sûr et juste pour l’humanité » [1]. D’autre part, une autre approche de l’idée de pivot, très souvent associée à l’étude de l’évolution du climat, et des projections associées : les points de bascule climatiques. Aurélien Boutaud et Natacha Gondran évoquent ces points de bascule comme « des situations dans lesquelles des rétroactions vont se déclencher, rendant tout retour en arrière impossible » et changeant un système à grande échelle [2]. Tout comme les limites planétaires, les points de bascule du système Terre ont été étudiés avec attention depuis plusi