L’Inde et le Pakistan annoncent des expulsions de diplomates, des annulations de visas, des fermetures de postes-frontière… Mais en 2019, les deux pays sont allés jusqu’à une confrontation militaire, déjà à la suite d’un attentat au Cachemire. Le scénario peut-il se reproduire ?

Compte tenu de la conjoncture internationale, de la visite récente du vice-président américain J.D. Vance, je ne suis pas certain que cette fois-ci, l’Inde se lance dans un acte guerrier militaire forcené et que l’on s’achemine vers une sorte de crescendo militaire. Par contre, pour l’Inde, il n’est évidemment pas question de ne rien faire. Donc, il s’agit de faire preuve d’une très grande fermeté pour dire « on ne reculera pas sur le Cachemire ».

On parle de deux puissances nucléaires…

Depuis que le Pakistan a l’arme nucléaire, il n’est plus question de faire de guerre. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, la question du Cachemire est aussi importante parce que c’est une sorte de proxy, de « guerre sans faire la guerre » avec le Pakistan. Donc, la théorie de l’équilibre des forces par le nucléaire fonctionne entre le Pakistan et l’Inde.

L’Inde a suspendu le traité sur le partage des eaux du fleuve Indus. Est-ce une mesure dangereuse ?

La zone himalayenne est – avec l’Arctique – la zone la plus touchée par le changement climatique. On a des problèmes croissants de pénuries d’eau, donc la gestion de l’eau devient une question absolument urgente. Mais si vous regardez la façon dont les bassins s’écoulent, cette suspension est une punition pour les deux, en réalité. Mais comme ces mesures sont à vocation publique, une partie de la population indienne pense qu’il s’agit d’une sanction contre le Pakistan.