Avenir brûlant, la France en quête de résilience

Le changement climatique actuel se distingue des perturbations passées par la capacité, désormais permise par les avancées scientifiques, d’en anticiper partiellement les conséquences. Toutefois, cette aptitude ne suffit pas à freiner les bouleversements d’une ampleur sans précédent, aux effets systémiques sur nos écosystèmes, infrastructures et sociétés. Dans son 6ᵉ rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avertit que le réchauffement climatique dépassera +1,5 °C d’ici 2030, quels que soient les scénarios d’émissions envisagés, et insiste sur l’urgence d’agir face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes. Ces derniers illustrent déjà les limites des systèmes d’adaptation actuels, posant des défis majeurs et complexes aux gouvernements et institutions.

En France, où le réchauffement dépasse la moyenne mondiale, cette réalité met en lumière des vulnérabilités accrues pour la population et les infrastructures. Parallèlement, les systèmes assurantiels, essentiels pour amortir les coûts des catastrophes naturelles, sont mis sous pression par l’augmentation du nombre et de la gravité des sinistres climatiques. Les modèles actuels peinent à absorber ces risques croissants, rendant leur viabilité économique incertaine et exigeant des réformes profondes. Qui sera assuré, à quel coût et pour combien de temps ? Ces questions reflètent les défis d’un secteur confronté à l’escalade des coûts climatiques.

Il est essentiel d’interroger les limites des modèles français, tant assurantiels que de gestion de crise, pour identifier des pistes d’amélioration. Comment réinventer ces systèmes pour faire face à des risques inédits dans leur ampleur et leur fréquence ? Quels ajustements stratégiques permettraient de renforcer leur résilience ? Ce rapport propose d’explorer ces problématiques en s’appuyant sur une analyse prospective, afin d’anticiper les défis à venir

Article publié dans le cadre d’une collaboration entre le Climate Security & Peace Project (CS2P) de l’ONG Climates et le Programme Climat, énergie et sécurité de l’IRIS.