Études / Industrie de défense et de haute technologie
31 octobre 2015
Industries et technologies de défense italiennes : Perspectives d’après crise

L’Italie d’aujourd’hui est un pays qui compte en Europe. Etat fondateur de l’Union européenne (UE), acteur de poids de la défense européenne, portée du point de vue politique par la dynamique imprimée depuis 2014 par son Premier ministre Matteo Renzi, l’Italie dispose d’une industrie de défense robuste qui comprend Finmeccanica, l’un des quatre grands groupes européens de défense.
Paradoxalement, c’est pourtant aussi parmi les grands pays européens celui dont la politique à court, moyen et long terme est la plus malaisée à lire. A court terme, la politique italienne est parcourue de soubresauts fréquents, qui ressortent tant de son modèle constitutionnel que de l’instabilité de son paysage politique. Les gouvernements Monti, Letta et Renzi se sont succédé, sur fond d’ennuis judiciaires pour Silvio Berlusconi. L’élection du président de la République Sergio Mattarella en janvier 2015 et les élections européennes de mai 2014, lors desquelles le parti démocrate est le seul parti au pouvoir en Europe à avoir consolidé sa position, ont consacré la stratégie de Matteo Renzi. A moyen terme, la vision italienne est partagée entre différentes tendances qui peuvent se révéler contradictoires, notamment un tropisme européen prononcé et un attachement atlantiste qui reste fort. Enfin, l’Italie ne disposait pas non plus avant 2015 de véritable vision stratégique de long terme : le dernier livre blanc italien datait de 2002 et tirait les conséquences des mutations de l’environnement stratégique suite au 11 septembre 2001. Le nouveau livre blanc italien, mis sur le métier en 2014, a vocation à combler ce vide. L’examen de la nouvelle posture stratégique italienne d’après la crise économique et financière est donc aujourd’hui des plus opportunes…