Le Maghreb face au dilemme ukrainien : le cas de l’Algérie

Alors que la diplomatie algérienne est en berne depuis de nombreuses années, et en particulier depuis 2013, lorsque l’accident vasculaire cérébral de l’ancien président de la République algérienne, M. Abdelaziz Bouteflika, a eu pour conséquence sa quasi-disparition de la vie publique, le pays tente de retrouver sa place dans le « concert des nations ». Il multiplie les initiatives diplomatiques, aussi ponctuées de frictions bilatérales, le mettant sur le devant de la scène sur plusieurs dossiers.

L’invasion de l’Ukraine en février 2022 marque un point d’inflexion pour le pays, qui se retrouve courtisé par ses voisins européens qui cherchent à réduire leur dépendance énergétique face à la Russie . Le pragmatisme économique de l’Algérie, qui répond à ces sollicitations au maximum de ses capacités, ne l’empêchera pourtant pas d’éviter un alignement politique trop marqué sur la position européenne. Cette tendance se traduit par son abstention au vote de la résolution de l’ONU du 2 mars 2022 qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » ; un an plus tard, en février 2023, le pays s’abstiendra encore une fois pour une nouvelle résolution destinée cette fois-ci à défendre les principes de la Charte des Nations Unies « sous-tendant une paix globale, juste et durable en Ukraine »…