En attendant la contre-offensive ukrainienne. Entretien avec le Général Dominique Trinquand

Difficultés à conquérir Bakhmout, préparation d’une contre-offensive ukrainienne, critiques formulées à l’égard de l’armée russe… de nombreux facteurs viennent questionner l’efficacité de l’armée russe depuis quelques mois. Les failles de l’armée en matière de commandement et d’équipement avaient déjà été soulevées, auxquelles s’ajoutent de nombreuses défections. L’armée russe a plus récemment été fragilisée par les propos d’Evgueni Prigojine, dirigeant du groupe Wagner, reprochant aux troupes russes d’avoir fui Bakhmout et menaçant de retirer ses propres troupes de la ville. Plus largement, aux déboires de l’armée russe qui s’accumulent s’ajoute désormais l’affaire des drones qui, quels qu’en soient les responsables, vient renforcer le sentiment d’un pouvoir russe affaibli.

Du côté ukrainien, la contre-offensive évoquée depuis plusieurs mois, se fait attendre. Mais les attentes qu’elle suscite ne doivent pas être surestimées. À ce jour, Moscou dispose d’une armée bien plus conséquente en hommes que Kiev, et les États-Unis ont récemment émis quelques réticences à fournir des missiles à longue portée à Kiev, marquant ainsi sa volonté de conserver un contrôle sur l’effort de guerre ukrainien.

Ainsi, en attendant la contre-offensive ukrainienne, peut-on parler d’un affaiblissement de Moscou ? Comment le comportement d’Evgueni Prigojine est-il perçu par l’armée russe ? Que traduit l’affaire des drones lancés au-dessus du Kremlin ? La contre-offensive ukrainienne pourrait-elle réellement aboutir à un effondrement du dispositif militaire russe ? Quelles réactions suscite-t-elle en Occident ? En ce qui concerne la France, quelles leçons doit-elle tirer de cette guerre en matière de défense ?

Autant d’enjeux qu’aborde le Général Dominique Trinquand, ancien de la mission militaire française auprès de l’ONU.