Notes / Sport et géopolitique
21 avril 2021
Quelle place pour les femmes au sein des instances dirigeantes sportives ?
Annabelle Caprais a soutenu en 2020 une thèse intitulée « La place et le rôle des femmes dans la gouvernance des fédérations sportives françaises ». À travers son travail, elle met en avant les divergences relatées dans le recrutement des femmes au sein des instances sportives, ainsi que les difficultés de celles-ci à trouver une place pérenne.
IRIS : Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler sur la question de la féminisation au sein des instances, notamment en vous intéressant à cinq fédérations (basketball, rugby à XIII, cyclisme, UFOLEP, danse) et plus largement aux dirigeantes ?
ANNABELLE CAPRAIS : Le sujet est venu lorsque j’étais encore en master. Très vite, je me suis rendu compte qu’il existait une dynamique à l’échelle européenne : les articles publiés sur le sujet se faisaient de plus en plus nombreux. À l’inverse, au niveau français, il y avait très peu de travaux hormis la thèse de Caroline Chimot en 2005. Quelques études s’étaient concentrées sur les dirigeantes en région, au niveau local, mais pas beaucoup plus.
Ceci contrastait avec l’actualité politique de l’époque, puisque la loi du 4 août 20141 qui impose de nouveaux quotas pour la constitution des instances dirigeantes des fédérations venait d’être votée. Cela dénotait également avec le domaine politique, et celui des entreprises, aussi soumis au respect de quotas, mais qui eux ont été très étudiés par la littérature scientifique.
Je trouvais cela assez intéressant de se pencher sur le domaine sportif, car il y avait beaucoup d’affirmations très fortes lors des débats parlementaires qui ont conduit à la loi, qui s’appuyaient finalement sur peu de données concrètes, étant donné qu’il n’y avait pas encore de travaux sur le cas français…