Menaces d’interdiction du parti démocratique des peuples en Turquie : une faute politique

Les menaces d’interdiction à l’encontre du Parti démocratique des peuples (HDP) se font de plus en plus précises, avec notamment un acte d’accusation de 609 pages rédigé et remis le 18 mars à la Cour constitutionnelle par le procureur général de la Cour de cassation, ou encore l’arrestation d’un député du HDP au sein même des bâtiments de la Grande assemblée nationale de Turquie alors que son immunité parlementaire venait de lui être retirée.

MESURES D’INTERDICTIN RÉPÉTÉES À L’ENCONTRE DES PARTIS KURDISTES

Soumis à des mesures d’interdiction à répétition en Turquie, les partis de la mouvance kurdiste sont, de longue date, confrontés à des mesures d’interdiction. Fondé en 2008, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP) fut ainsi le septième avatar de cette sensibilité politique, les six précédents ayant été successivement dissous. Ses bastions électoraux se concentrant principalement dans certaines circonscriptions du Sud-Est anatolien, il décida en 2007 de présenter des candidats indépendants pour contourner la loi sur le barrage électoral des 10 %1. Cette tactique lui permit, en 2007 puis 2011, d’obtenir l’élection d’un nombre suffisant de députés, qui créèrent un groupe parlementaire…