Notes / Amérique latine / Caraïbe
30 avril 2020
Mouvements de contestation dans le monde : causes, dynamiques et limites

Amérique latine, Asie, Europe, Moyen-Orient. L’année 2019 a vu la multiplication dans le monde de puissants mouvements de contestation citoyens en cours de développement. Une vague qui vient clore une décennie entamée avec le processus révolutionnaire tunisien, point de départ d’une véritable onde de choc politique qui va atteindre nombre de pays des mondes arabes à partir de 2011 lorsque, dans le même temps, d’autres mouvements socio-politiques contestataires se propageaient en Europe (mouvement des Indignés en Espagne, multiples luttes sociales en Grèce, « Gilets jaunes » en France, etc.) et dans les Amériques (dont l’emblématique Occupy Wall Street). Comme au début des années 2010, les mouvements actuels exigent partout le renforcement des droits sociaux et démocratiques des populations en même temps qu’ils révèlent les vulnérabilités structurelles, sociales, économiques et politiques des pays au sein desquels ils se déploient.
Cette nouvelle vague exprime la dénonciation et le rejet de plusieurs phénomènes récurrents, pour certains aggravés depuis le début de la décennie, dont elle souligne par ailleurs les articulations : vie chère, inégalités sociales, politiques d’austérité qui rendent onéreux l’accès à des services publics de base détériorés, corruption endémique, accaparement des institutions par un personnel politique au service de minorités qui défendent leurs privilèges, logiques confessionnelles (Moyen-Orient) et clientélistes de distribution des pouvoirs et des richesses qui renforcent les dynamiques de dépossession…