Moyens et mots de la guerre : aborder la complexité, l’instabilité et l’ambiguïté

13 min. de lecture

  • Louise Souverbie

    Louise Souverbie

    Chercheuse à l’IRIS, responsable du Programme Europe, UE, OTAN sur les évolutions politiques des pays européens

Sur les champs de bataille matériels – terre, air, mer – s’enracinent les infrastructures soutenant le conflit dans les espaces immatériels – domaine cyber, sphère informationnelle. Au temps long de l’affrontement systémique se superpose l’hypervélocité des opérations et de la propagation des ondes de choc. Les domaines, temporalités et niveaux d’intensité des conflictualités s’enchevêtrent et se répondent, produisant une complexité inédite. S’y ajoute l’instabilité propre à une « ère belliqueuse », dans laquelle les technologies développées favoriseraient une « prime à l’offensive » [1] reposant sur l’accélération de l’innovation, la production massive d’équipements à bas coût et la réduction du temps de décision. Dans des environnements saturés de feux et de données, où la réactivité conditionne à la fois la supériorité et la survie, les technologies dites « de l’hypervitesse » [2] – dont l’intelligence a

Cet article est réservé aux abonné·e·s

Abonnez-vous à la RIS

CAIRN.info