Les identités collectives arabes au temps d’Internet et des réseaux sociaux

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  • Yves Gonzalez-Quijano

    Yves Gonzalez-Quijano

    Maître de conférence en littérature arabe à l’Université de Lyon 2 et chercheur au Groupe de recherches et détudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO, CNRS – Université Lumière Lyon – Sciences Po Lyon)

Au temps des premiers soulèvements arabes, beaucoup d’observateurs se sont plu à souligner la place qu’y tenaient les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Celles-ci, qui n’avaient jusqu’alors guère suscité l’intérêt des chercheurs dans ce contexte régional, étaient devenues du jour au lendemain l’alpha et l’oméga du « printemps arabe ». L’imprévisible disparition de régimes despotiques installés au pouvoir depuis des décennies semblait ainsi administrer la preuve du potentiel libérateur de ces techniques. Leurs effets en cascade sur de multiples registres annonçaient les mécanismes politiques de demain et rendaient, pour ainsi dire, secondaires les analyses sociologiques traditionnelles soulignant, par exemple, l’inéluctabilité des protestations populaires contre les échecs socio-économiques d’un « développement bloqué » [1]. Trois ans plus tard, le sens qu’il faut donner aux événements qui secouen

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