La déshumanisation de la guerre pour le meilleur et pour le pire : augmentation de l’humain et brutalisation

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  • Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre

    Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre

    Docteure en philosophie, chargée de cours à l’Université de Namur et membre des centres de recherche CRIDS (Centre de Recherche Information, Droit et Société), NaDI (Namur Digital Institute) et ESPHIN (Espace philosophique de Namur).

Si l’on en croit l’expression populaire, « les contraires s’attirent ». Dans la physique quantique, les lois fondamentales sont toujours symétriques : à une particule correspond une antiparticule. La pensée chinoise le symbolise par le Yin et le Yang, deux forces opposées mais interdépendantes. Autrement dit, l’ambivalence régit le monde. L’ « état du monde » résulterait d’un équilibre entre des forces, tel un statu quo fragile, comme un balancier oscillant entre deux extrêmes mais relié au même fil. Ainsi en va-t-il des enjeux de déshumanisation de la guerre : au motif de préserver des vies, on tend à retirer à l’être humain ce qui constituait son essence, à savoir sa vulnérabilité, on s’imagine devoir envoyer des bêtes fauves en guise de combattants au nom des lois de l’humanité et des droits humains. Dans cette ambivalence, qui semble consubstantielle aux lois de l’univers, faut-il envisager un état d’équilibre possible

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