Identifier, amplifier et exploiter les vulnérabilités : sur l’arsenalisation dans les conflits contemporains

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  • Grand entretien avec Mark Galeotti

    Grand entretien avec Mark Galeotti

    Professeur honoraire à la UCL School of Slavonic and East European Studies (University College London), auteur de The Weaponisation of Everything: A Field Guide to the New Way of War (New Haven : Yale University Press, 2022)

  • Propos recueillis par Louise Souverbie et Marc Verzeroli, le 8 octobre 2025. Traduction par Léa Samara

LOUISE SOUVERBIE ET MARC VERZEROLI – Comment définiriez-vous ce qui constitue aujourd’hui une arme ? Est-ce la matérialité de l’outil, l’intention qui précède son emploi, ou les effets qu’il produit qui importent en dernier ressort ? › MARK GALEOTTI – Tout dépend de l’intention. Prenons deux scénarios parallèles : un avion de ligne civil subit une panne et s’écrase sur une ville; un même appareil est saboté délibérément, provoquant les mêmes destructions. L’objet matériel et le résultat sont identiques, mais l’intention est radicalement différente. À défaut de pouvoir disposer d’une définition claire, fondée sur des caractéristiques concrètes, ce qui définit véritablement une arme, c’est la manière dont elle est utilisée. Les soldats russes, par exemple, sont formés à se servir de leurs pelles à tranchée comme d’armes. Une pelle sert avant tout à creuser, mais lorsqu’elle est utilisée pour frapper quelqu’un

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