Gagner ou bien combattre ? Les retraits de la convention d’Ottawa et le retour des mines antipersonnel comme révélateurs des concurrences et recompositions des grammaires de la sécurité

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  • Louise Souverbie

    Louise Souverbie

    Chercheuse à l’IRIS, responsable du Programme Europe, UE, OTAN sur les évolutions politiques des pays européens

Contre l’aphorisme de Cicéron réduisant la loi au silence en temps de guerre – Silent enim leges inter arma –, de nombreux philosophes se sont appliqués, dans une tradition remontant à Saint Augustin, à définir les principes de la « guerre juste » : d’abord sur les raisons d’y entrer – jus ad bellum –, puis sur les moyens de la mener – jus in bello. Nombre de ces principes sont aujourd’hui codifiés par le droit international et le droit international humanitaire (DIH). Le premier consacre la légitime défense contre une agression comme unique cas d’usage légal de la force armée [1], le second encadre cet usage une fois les hostilités déclenchées afin de limiter le déchaînement de la violence, en particulier contre les non-combattants. Ces deux volets sont complémentaires mais indépendants. Aussi, la conformité au premier ne garantit pas le respect du second, et des États résistant à une agression demeurent sujets au dilemme fondame

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