Du djihadisme au confessionnalisme algorithmique : la Syrie comme matrice des guerres informationnelles

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  • Léa Samara

    Léa Samara

    Chargée de mission éditoriale à l’IRIS, spécialisée sur le Moyen-Orient.

À partir de l’installation autoproclamée de l’État islamique à Raqqa et Mossoul en 2014, la Syrie devient le principal centre de gravité du djihad global, supplantant l’Afghanistan et l’Irak [1]. Daech y conjugue stratégie militaire territoriale et innovation propagandiste : revues numériques, production audiovisuelle pour YouTube et Twitter, maîtrise de Telegram. Cette mise en récit de la violence, fondée sur une esthétique cinématographique et une segmentation fine des publics, a durablement façonné les mobilisations extrémistes [2]. Déclenchée en 2011 dans le sillage des soulèvements arabes, la guerre civile syrienne constitue un cas paradigmatique des conflictualités contemporaines. Trois dynamiques s’y sont superposées : l’essor d’un djihadisme transnational incarné par l’État islamique (2014-2017); la reconfiguration confessionnelle des lignes de front sous l’effet des puissances régionales (2017-2020); et l’amplification algori

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