De la victoire du capitalisme à la défaite de la démocratie ? / Entretien d’Étienne Balibar

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  • Étienne Balibar

    Étienne Balibar

    A enseigné la philosophie de 1965 à 2021 aux Universités d’Alger, Paris-1 Panthéon-Sorbonne, Leiden (Pays-Bas), Paris-Ouest Nanterre, UC Irvine, Columbia (New York), Kingston (Londres). Derniers ouvrages parus : Histoire interminable. D’un siècle l’autre et Passions du concept.

  • Olivier de France

    Olivier de France

    Directeur de recherche à l’IRIS

  • Marc Verzeroli

    Marc Verzeroli

    Responsable d’édition à l’IRIS, Rédacteur en chef de La Revue internationale et stratégique

Olivier de France et Marc Verzeroli – Comment mesurer, selon vous, la vigueur ou l’obsolescence des démocraties d’aujourd’hui ? Quelles en sont les conséquences en termes de politique étrangère ? Étienne Balibar – Ce sont deux questions distinctes, mais le fait qu’elles soient perçues de concert aujourd’hui est l’indice d’une difficulté sur laquelle on ne peut plus faire l’impasse. Pour ma part, je considère que la notion de « démocratie » ne désigne pas un régime constitué, caractérisé sans ambiguïté par une distribution des pouvoirs et une certaine norme constitutionnelle. Elle fait référence à un « état social » variable dans lequel les institutions, les mouvements sociaux, la participation civique tendent à conférer au plus grand nombre la plus grande responsabilité possible dans le gouvernement des intérêts collectifs. Je m’inscris de ce point de vue dans une tradition critique qui remonte à l’Antiquité, et je privil

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