De la lutte informationnelle à l’arme cognitive : seuils d’escalade et recompositions stratégiques dans les conflictualités hybrides

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  • Maud Quessard

    Maud Quessard

    Directrice Europe, Espace transatlantique, Russie à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM)

L’expression « guerre de l’information » s’est banalisée au point de perdre en précision. Elle recouvre un large spectre d’activités allant de la propagande aux opérations psychologiques, en passant par la désinformation, la diplomatie publique, les campagnes d’influence classiques, etc. Pourtant, depuis les années 2010, cette notion connaît une mutation doctrinale profonde : l’« information » n’est plus un simple outil narratif, elle devient une capacité offensive et stratégique à part entière. De la métaphore à la militarisation : comprendre la transformation de l’« information » Ce changement s’est d’abord opéré aux États-Unis, dans la continuité des doctrines développées au sein du Pentagone et du département d’État à partir de 2014-2015, en réponse à l’activisme informationnel russe – Crimée, Syrie – et chinois. La publication du Joint Concept for Operating in the Information Environment (JCOIE), en 2

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