Anatomie du « sentiment antifrançais »

« [I]l ressort […] qu’installé depuis 2017 au Bénin, après avoir vécu au Sénégal, vous vous livrez, depuis plusieurs années, à divers agissements destinés à attiser, dans les pays d’Afrique de l’Ouest, un sentiment anti-français ». Dans ce courrier en date du 9 février 2024, envoyé par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer français, l’africtiviste franco-béninois Kémi Séba se voit notifier une procédure d’engagement en vue de la perte de sa nationalité française. Depuis plusieurs années, haranguant les foules diasporiques et en Afrique dans des meetings ou sur les réseaux sociaux, Kémi Séba, fondateur de l’organisation non gouvernementale Urgences panafricanistes, milite dans des accents virulents contre la politique « néocolonialiste » française et pour l’indépendance totale du continent à l’égard de la France. En août 2017, lors d’un rassemblement à Dakar, il brûlait un billet de 5 000 francs CFA