• Jean de Gliniasty

    Directeur de recherche à l’IRIS, ancien ambassadeur de France en Russie (2009-2013)

À Moscou, le débat reste constant entre les hommes d’affaires, les oligarques et les responsables politiques. Certains estiment que c’est une chance historique de normaliser les relations avec les États-Unis, et qu’il faut donc accepter des sacrifices, limiter les ambitions et négocier un compromis. D’autres pensent que Trump ne sera plus là dans trois ans, et qu’il faut continuer à progresser militairement pour obtenir la tutelle de l’Ukraine. Au départ, Poutine penchait clairement pour la solution dure mais son sourire dans la limousine de Trump montre qu’il apprécie la reconnaissance diplomatique. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que l’option des modérés pèse un peu plus. Par ailleurs, beaucoup de Russes ne comprennent pas très bien cette guerre : on leur a présenté un affrontement contre un Occident collectif mais ce récit perd de son efficacité face à ce rapprochement avec Trump.

Propos receuillis par Pierre Coudurier pour Le Télégramme.