Népal : la révolution de la génération Z

  • Brigitte Steinmann

    Brigitte Steinmann

    Professeure émérite, anthropologie sociale, Université Lille I, CNRS (laboratoire du CLERSÉ), CESAH, Paris-Condorcet

Depuis le lundi 8 septembre 2025, le Népal connait un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis l’abolition de la monarchie en 2008. Suivant la décision du gouvernement népalais de bloquer l’accès de sa population à 26 plateformes internes dont Facebook, YouTube, X et d’autres réseaux sociaux majeurs, la jeunesse népalaise s’est emparée des rues. Dénonçant dans un premier temps la décision de censure prise par le gouvernement, d’autres revendications se sont rapidement ajoutées, exprimant le rejet par la jeunesse de l’instabilité politique qui demeure depuis les années 1990, la répression des libertés, la corruption du gouvernement et les inégalités gangrenant la situation sociale et politique au Népal. Si la révolte se voulait initialement pacifique, des émeutes se sont propagées en réaction aux violences policières. Après la démission du Premier ministre le 9 septembre, l’ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki était choisie pour le remplacer. S’exprimant sur la plateforme Discord, elle s’est s’engagée à « travailler en accord avec la pensée de la génération Z ».