Mise en œuvre du concept d’Ocean Stewardship : implications sectorielles, échelles d’action et conditions transverses

  • Julia Tasse

    Julia Tasse

    Directrice de recherche à l’IRIS, responsable du programme Océan

  • Romane Lucq

    Romane Lucq

    Analyste en stratégie internationale spécialisée sur les enjeux maritimes

Alors que les pressions anthropiques sur l’océan s’intensifient, le concept d’ocean stewardship émerge progressivement comme une réponse éthique, écologique et politique pour la gestion des espaces maritimes. Inscrit dans une filiation conceptuelle issue du stewardship environnemental, il s’inscrit dans son prolongement et dans une logique systémique. Il invite à penser la responsabilité humaine à l’égard de l’océan non plus comme une simple gestion technique ou une conformité réglementaire, mais comme un engagement collectif et différencié envers la résilience des milieux marins.

La première note a mis en évidence la pluralité des acceptions du concept. Car si la notion séduit par sa plasticité et son pouvoir mobilisateur, elle demeure fragile tant qu’elle ne s’accompagne pas de mécanismes concrets, de critères partagés et d’une meilleure coordination entre niveaux de gouvernance.

Cette seconde note propose d’examiner les implications concrètes de l’ocean stewardship en articulant deux axes complémentaires. Elle analyse d’une part les modalités différenciées de sa mise en œuvre dans les sphères scientifique, institutionnelle et privée, en identifiant les leviers mobilisables et les tensions spécifiques à chaque registre. Elle explore d’autre part les conditions transversales qui doivent être réunies pour garantir la crédibilité de ce cadre de gouvernance : clarification des responsabilités, robustesse des outils, et reconnaissance des asymétries de pouvoir et de capacité d’action. En somme, il s’agit de comprendre ce que s’engager vers plus de stewardship implique, dans les faits, pour les acteurs de la gouvernance maritime.