Mémoires taïwanaises : ferment de la réconciliation ou tisons de la discorde ?

  • Samia Ferhat

    Samia Ferhat

    Maîtresse de conférences HDR à l’université Paris-Nanterre et directrice du Taïwan Studies Project-EHESS

  • Emmanuel Lincot

    Emmanuel Lincot

    Directeur de recherche à l’IRIS, co-responsable du Programme Asie-Pacifique

Entre Taïwan et la Chine, la mémoire peut être ce qui « relie, relaie, relate ». Cela signifie-t-il qu’en dépit des tensions, le lien entre les deux rives du détroit se maintient, voire s’enrichit d’une génération à l’autre ? En quoi la question des « guerres de mémoire » autour de l’interprétation de la Seconde Guerre mondiale reste très importante dans les débats actuels ? N’existe-t-il pas une majorité silencieuse, plutôt attentiste, voire totalement étrangère aux débats menés par le Kuomintang (KMT) ou le Parti démocrate progressiste (PDP) ? Existe-t-il des points de convergence entre la relation Chine continentale –Taïwan, dans leurs dynamiques mémorielles et politiques issues de la guerre froide, et celle qui oppose les deux Corées ? Comment les Taïwanais perçoivent-ils aujourd’hui les Japonais ? Et réciproquement ? Comment les descendants des soldats taïwanais enrôlés dans l’armée impériale japonaise composent-ils avec cette mémoire, souvent restée silencieuse ?

Entretien avec Samia Ferhat, maîtresse de conférences HDR à l’université Paris-Nanterre et directrice du Taïwan Studies Project-EHESS, réalisé par Emmanuel Lincot, directeur de recherche à l’IRIS, co-responsable du Programme Asie-Pacifique.