Les frontières d’Asie centrale : pierre angulaire du trafic d’opiacés afghans ?

  • Typhenne Lechaux

    Typhenne Lechaux

    Analyste

L’Afghanistan règne en maître incontesté sur le marché des opiacés, assurant à lui seul 80 % de la production mondiale en 2022. Cette ascension fulgurante au rang de premier producteur mondial d’opium est le fruit de la convergence de multiples facteurs. En près d’un demi-siècle, les conditions climatiques arides, la rentabilité économique inégalée, le financement des groupes armés pendant les conflits et la décomposition croissante de l’État ont créé un terreau fertile pour l’enracinement de cette culture. Concentrée dans des provinces comme le Helmand, bastion taliban, elle représentait jusqu’à 15 % du produit intérieur brut (PIB) afghan et faisait vivre près de 350 000 individus selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). L’opium s’est même transformé en monnaie d’échange ou en crédit informel, soulignant son importance et son emprise sur l’économie du pays…