Géopolitique des limites planétaires : les cycles de l’eau douce

  • Anne Sénéquier

    Anne Sénéquier

    Chercheuse à l’IRIS, co-directrice de l’Observatoire de la santé mondiale de l’IRIS

La géopolitique de l’eau a longtemps été abordée sous l’angle de la répartition d’une ressource rare. Les États négociaient des débits, régulaient l’irrigation ou arbitraient entre industries et villes. Les tensions se concentraient sur l’eau visible :  nappes, fleuves, réservoirs ou canaux. Cette approche a structuré les politiques agricoles, les aménagements hydrauliques et les accords transfrontaliers du XXᵉ siècle.

La géopolitique de l’eau douce devient aujourd’hui une géopolitique de la cohérence hydrologique : la capacité d’un territoire à rester synchronisé avec les processus biophysiques qui le soutiennent. Les tensions contemporaines ne s’expliquent plus seulement par la rareté matérielle, mais par l’écart croissant entre les rythmes du système Terre et les décisions humaines.