Notes / Énergie et matières premières
17 novembre 2025
Géoéconomie locale du corridor de Lobito : mesurer l’impact réel pour les acteurs économiques
Présenté comme le projet de giga-infrastructure phare de Washington et Bruxelles en Afrique, le corridor de Lobito suscite aujourd’hui autant d’espoirs que de prudence dans la Copperbelt en Zambie et dans le Katanga en République démocratique du Congo (RDC). Le projet concentre désormais plus de 10 milliards de dollars d’engagements publics et privés. Soutenu par les États-Unis, l’Union européenne et la Banque africaine de développement, il est aussi porté par un consortium industriel mené par Trafigura et Vecturis, détenteur d’une concession de 30 ans sur la ligne angolaise. Ce consortium, Lobito Atlantic Railway (LAR), résulte d’un appel d’offres lancé en 2021 et associe également Mota-Engil. Il vise à remettre en service une infrastructure dont la ligne du Benguela, principale artère historique, fut détruite pendant la guerre civile angolaise et entièrement reconstruite par une entreprise chinoise avant la concession actuelle.
Cependant, le projet se heurte à une difficulté structurelle souvent sous-estimée : il implique trois pays aux langues administratives et systèmes juridiques différents, sans organe de coordination formel ni autorité publique transnationale dédiée à sa gouvernance. Cette absence de structure tripartite rend complexe la mise en œuvre d’une vision commune et ralentit la définition de règles uniformes pour les opérateurs.