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La relation franco-allemande se trouve au cœur du projet européen. C’est tout d’abord autour de la réconciliation franco-allemande que l’Europe a pu entreprendre son travail d’unification à la suite de trois guerres, dont deux conflits mondiaux. Et c’est le dynamisme de cette relation qui est souvent perçu comme la condition sine qua non de l’émergence d’un consensus européen, en partie car la France et l’Allemagne ont, sur nombre de sujets, des visions et des intérêts divergents, si ce n’est opposés. Engagement militaire, politique économique et monétaire, lien transatlantique, transition énergétique, etc., les questions sur lesquelles Paris et Berlin s’opposent ne manquent pas. Parfois présenté comme moribond, le « duo » avait toutefois su redonner une première impulsion à sa relation avec le traité d’Aix-la-Chapelle, signé en 2019, puis trouver des compromis décisifs en 2020, pour faire face à la crise sanitaire et à la menace de l’effondrement des économies européennes.
Mais le basculement plus large dans un XXIe siècle marqué par un recul du multilatéralisme, une baisse du poids relatif de l’Europe dans le monde et le retour des politiques de puissance peut-il permettre à ce tandem de continuer de fonctionner, et ainsi à l’Europe de continuer son unification ? Face au changement de contexte géopolitique et aux défis immenses qu’il induit, la relation franco-allemande est-elle encore adaptée ? Les pressions externes poussent-elles à davantage de convergence sur les défis internes ou, au contraire, agissent-elles comme des forces centrifuges ? La sortie des séquences électorales en France et en Allemagne – en particulier la fin de l’ère Merkel après seize ans de pouvoir – offre l’occasion de réévaluer l’intérêt, l’importance, les défis et les opportunités d’une telle relation, dans un contexte de retour de la guerre en Europe.

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