Notes / Observatoire politique et géostratégique des États-Unis
9 janvier 2024
Les États-Unis, la Chine et le climat

Du 4 au 7 novembre 2023, à quelques jours de la COP 28 de Dubaï, une rencontre cruciale sur le climat s’est déroulée en Californie entre les représentants des États-Unis et de la République populaire de Chine (RPC). Ces deux nations représentent non seulement une nouvelle rivalité économique et stratégique majeure, mais ils sont également parmi les plus grands émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ce qui les place au coeur de la crise climatique.
La réunion à Sunnylands a abouti à une déclaration commune, approuvée par les émissaires spéciaux des deux pays, l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry et l’ex-ministre chinois du climat Xie Zhenhua1. Malgré les tensions croissantes entre Washington et Pékin, en particulier concernant les revendications territoriales en mer de Chine méridionale et à Taïwan, les négociateurs étaient déterminés à trouver des solutions rapides. La profondeur de la coopération entre les deux pays dans le domaine climatique a été soulignée par Lili Pike de Foreign Policy, qui a noté que, « Malgré des relations complexes, le climat était devenu un domaine rare de coordination approfondie entre les deux superpuissances ».
Deborah Seligsohn et Ilaria Mazzocco, membres du Center for Strategic and International Studies (CSIS), estiment que les politiques climatiques actuellement en place aux États-Unis et en République populaire de Chine (RPC) sont efficaces en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, ainsi que l’électrification des secteurs industriel, des transports et des foyers. Cependant, elles soulignent que ces initiatives ne progressent pas assez rapidement pour répondre aux enjeux climatiques actuels.
Selon les chercheuses, l’accord de coopération récemment conclu entre John Kerry et Xie Zhenhua représente une opportunité de catalyser les actions des deux pays, en particulier en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le soutien aux communautés dans leur transition loin des combustibles fossiles. Elles considèrent que les négociations ont réussi à inciter la Chine à renforcer son engagement en matière de réduction d’émissions d’ici 2035. En d’autres termes, cet accord pourrait jouer un rôle crucial pour accélérer les progrès et atteindre des objectifs climatiques plus ambitieux…