Le sweet power de la Hallyu (ou la géopolitique de la K-pop)

  • Vincenzo Cicchelli

    Vincenzo Cicchelli

    Maître de conférences en sociologie au Ceped, Université Paris Cité

  • Sylvie Octobre

    Sylvie Octobre

    Sociologue au DEPS, ministère de la Culture

  • Marie-Cécile Naves

    Marie-Cécile Naves

    Directrice de recherche à l’IRIS, directrice de l’Observatoire Genre et géopolitique

K-pop, soft power et culture globale (PUF, 2022) est un ouvrage passionnant de Vincenzo Cicchelli, maître de conférences en sociologie au Centre population et développement (Ceped), Université Paris Cité, et directeur des relations internationales du Global Research Institute of Paris, et Sylvie Octobre, sociologue au Département des études de la prospective et des statistiques (DEPS), ministère de la Culture, et chercheuse au Centre Max Weber.

MARIE-CÉCILE NAVES : Qu’est-ce que la Hallyu nous dit du soft power des contenus culturels de la jeunesse ?

VINCENZO CICCHELI & SYLVIE OCTOBRE : L’émergence de la Hallyu – ou « vague coréenne » en chinois, qui rassemble la k-pop, les k-dramas, le cinéma, les manhwas et les webtoons, mais également les jeux vidéo et la cuisine et cosmétique –, par son ampleur, mais aussi par le fait qu’elle provient d’un « petit pays » qui n’a jamais fait partie des grandes puissances (culturelles) globales jusqu’à présent, marque le fait que les flux des consommations culturelles prennent une place très importante tant dans la définition des équilibres géopolitiques (notamment en jouant sur les images des nations) que sur les manières dont se construisent des références générationnelles communes, et, partant, des modes d’affiliation supra-nationaux. Le succès de la Hallyu a contribué à rendre la Corée du Sud attractive et à transformer son image : grâce à son succès planétaire, le pays du Matin calme a cessé d’être considéré comme une nation d’industriels besogneux et a acquis le statut de nation créative et moderne…