À propos de « La société des vulnérables. Leçons féministes d’une crise » de S. Laugier et N. Vallaud-Belkacem

  • Marie-Cécile Naves

    Marie-Cécile Naves

    Directrice de recherche à l’IRIS, directrice de l’Observatoire Genre et géopolitique

Ce texte, de la philosophe et professeure des universités Sandra Laugier et de l’ancienne ministre, notamment des Droits des femmes et aujourd’hui directrice France de l’association One, Najat Vallaud-Belkacem, est proposé par l’éditeur comme un « tract », un petit livre qui nous invite à regarder le réel et faire des propositions pour l’améliorer, grâce au prisme du genre. On peut tirer trois enseignements principaux de « La société des vulnérables ».

Premièrement, le Covid-19 a mis au jour que notre existence, au sens littéral, vital, n’est possible que grâce à certains emplois, largement occupés par des femmes, relatifs au « care », au sens où l’a théorisée la chercheuse américaine Joan Tronto, autrement dit : « une espèce d’activité qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir en état, pour préserver et pour réparer notre monde en sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible ». Une démocratie du care serait alors, expliquent les deux autrices, « une société qui reconnaît enfin une valeur économique, politique et sociale au travail du soin, des liens et du service à l’autre »…