Conquêtes et concessions russes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient : une politique compartimentée

  • Adlene Mohammedi

    Adlene Mohammedi

    Enseignant à l’Université Paris 3 SorbonneNouvelle et à IRIS Sup’, expert associé au CERI de Sciences Po Paris

Analyser la politique russe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (ici principalement le monde arabe) implique souvent un travail épistémologique : une étude critique de la manière dont la Russie est présentée dans l’état de l’art au sens large (articles médiatiques, productions de think tanks, travaux universitaires…). Nous nous retrouvons facilement confrontés à des lectures hâtives, souvent séduisantes car intelligibles et « géopolitiquement » digestes : des « alliances », des avancées ou des reculs, des victoires ou des défaites… Or la politique russe consiste en réalité en une espèce d’adaptation permanente, avec une flexibilité adossée à une « économisation » assumée depuis la fin de la période soviétique – étendue à la région Afrique du Nord-Moyen-Orient (ANMO/MENA) depuis les années 2000 –, à une volonté de multiplier les partenariats (souvent au nom de cette « économisation ») et à l’invocation d’une capacité de « stabilisation » (notamment au profit de logiques territoriales qui seraient menacées par des acteurs transnationaux).

Ce texte a été publié initialement en anglais par l’Institut européen de la Méditerranée (Barcelone)
dans le cadre de l’IEMed Mediterranean Yearbook 2025.