Les nouveaux acteurs du rugby mondial

Alors que le Comité international olympique (CIO) s’escrime à marteler que la politique ne doit pas s’immiscer dans le sport, force est de constater que le mythe de l’apolitisme du sport est une position qui devient de plus en plus difficilement crédible, voire défendable. Alors que l’attention est majoritairement portée sur des évènements comme les Jeux olympiques et paralympiques ou sur des disciplines comme le football, il serait naïf de croire que le rugby échappe à cette règle. L’exemple de la Coupe du monde de 1995 organisée en Afrique du Sud, post apartheid et remportée par cette même nation arc-en-ciel, est l’exemple le plus éloquent. À l’instar des autres sports, l’ovalie est devenue, elle aussi, un sujet politique, pour ne pas dire géopolitique. Longtemps ignorée, voire même moquée, la géopolitique du sport est devenue petit à petit un sujet digne d’intérêt et désormais reconnu. En effet, l’impact que peut avoir le sport sur les relations internationales est essentiel et permet une mise en perspective salutaire des évènements contemporains. C’est précisément dans cette veine que souhaitent s’inscrire les articles de cette série. En s’intéressant tous les quatre mois à une région du monde, ou à une pratique du rugby, notre objectif sera de dépasser les frontières, l’Adour et la Garonne, d’envisager le rugby autrement et d’aller au-delà des 80 minutes règlementaires. Sans avoir la prétention de faire comprendre le monde par le seul prisme du rugby, ces lignes tendront à faire toucher du doigt les évolutions de nos sociétés, de nos économies et de la mondialisation à travers ce sport qui nous passionne…